— 1. Chez Saint Paul — 2. Dans la tradition patristique. Cet article est conçu pour servir d'introduction aux articles Mystères de la vie du Christ et Mystique. D'abord au point de vue du vocabulaire : il s'agit de discerner, dans la mesure du possible, le principe unificateur des sens multiples que prennent les mots μυστήριον, μύστης, μυστιϰός, μυστιϰῶς, et leurs équivalents, qui est l'idée d'une communication de Dieu à l'homme et d'une initiation de l'homme aux desseins de Dieu, à son action et à son être même. Ensuite au plan du témoignage des écrivains chrétiens, depuis saint Paul jusqu'aux Pères de l'Église : leurs écrits, d'où est tiré l'inventaire lexicologique, transmettent aussi ou laissent deviner l'expérience spirituelle qui les sous-tend.

1. LE MYSTÈRE CHEZ SAINT PAUL.

— Nous laissons de côté les textes de l'ancien Testament (surtout Daniel 2), qui ont influencé le vocabulaire paulinien plus que les religions à mystères, de même que les textes des Synoptiques (Mt. 13, 11 ; Marc 4, 11 ; Luc 8, 10) sur « les mystères du Royaume de Dieu ». Les grands textes pauliniens (1 Cor. 2, 7-16 ; Rom. 16, 25-27 ; Éph. 3, 3-12 ; Col. 1, 25-27 ; 2, 2-9) et les textes « mineurs » (2 Thess. 2, 7 ; 1 Cor. 4, 1 ; 13, 2 ; 15, 51 ; Rom. 11, 24-25 ; Éph. 5, 32 ; 1 Tim. 3, 9 et 16) ont été souvent étudiés. Il suffira de noter ici quelques points essentiels. 1° Le mustèrion est l'accomplissement dans le Christ d'un dessein de Dieu d'abord caché, ensuite manifesté aux hommes. L'opposition des deux aspects « caché-manifesté » (ou encore « enveloppé dans le silence-annoncé et dévoilé ») est essentielle à la notion de mystère. Cette opposition est marquée par le temps (autrefois caché, maintenant...

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