Auteur : Maurice de GANDILLAC.
 
Tome 11 - Colonne 262
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Titre de l'article : NICOLAS DE CUES, évêque, cardinal, 1401-1464.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.
1. VIE.
— Né en 1401 à Cues, en face de Bernkastel, sur la rive gauche de la Moselle, entre Trêves et Coblence, Nicolas Cryftz (ou Krebs) était fils d'un propriétaire très aisé de vignobles et de bateaux ; sa mère, Catherine Römer, appartenait elle-même à une famille d'échevins. Nicolas, dès son enfance, fut protégé par la noble maison de Manderscheid. Contrairement à ce qu'ont affirmé longtemps ses biographes, on n'a aucune preuve de son passage à Deventer chez les Frères de la Vie Commune. Il est sûr seulement qu'il s'inscrit en décembre 1416, comme « clerc tréviran », à la faculté des arts de Heidelberg. En 1417, muni du grade de bachelier, il commence à Padoue des études juridiques, couronnées en octobre 1423 par le titre de docteur. C'est là qu'il subit l'influence de Francesco Zabarella, théoricien du consensus et de l'élection ; mais il fréquente aussi le médecin et mathématicien Paolo Toscanelli, qui restera son ami jusqu'à sa mort, ainsi que le musicien et astronome Prodoscimus de Beldomandis, et il gardera un très vif souvenir des sermons de Bernardin de Sienne (DS, t. 1, col. 1518-1521). Revenu au pays, il est le secrétaire de l'archevêque de Trêves, qui lui procure de nombreuses prébendes, dont le canonicat de Saint-Florin de Coblence. Doyen de cette collégiale dès 1427, il y prêche régulièrement à partir de 1430, mais sans être encore prêtre, car il a sollicité du pape l'autorisation de remettre de quelques années la réception des ordres majeurs (ils lui seront conférés à une date que nous ignorons, entre 1436 et 1440). En 1425, il a donné des cours de droit canon à Cologne, et on lui proposera deux fois (1428, 1435) d'enseigner cette discipline à la nouvelle université de Louvain. Tout en fournissant des consultations juridiques très appréciées, il parfait sa culture philosophico-théologique auprès de l'albertiste colonais Émeric de Campo qui lui enseigne l'usage des symboles géométriques et l'initie au dionysisme et au lullisme (deux influences manifestes dans les premiers sermons du Cusain). Élu en 1430 par le clergé local pour succéder à l'archevêque de Trêves, Ulrich de Manderscheid se heurte au...

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