— Né à Gérone, Nicolas Eymeric prend l'habit dominicain au couvent de sa ville natale, en 1334, et y fait son noviciat sous la direction du bienheureux Dalmace Moner († 1341 ; cf. DS, t. 3, col. 9-11 ; BS, t. 9, 1967, col. 545-547). Après un séjour d'un an à Saint-Jacques de Paris 278 (1351-1352), il est maître des étudiants au couvent de Barcelone. Nommé en 1357 inquisiteur général du royaume d'Aragon, il est relevé de cette charge par le chapitre général de Perpignan, en 1360, en raison des inimitiés et intrigues soulevées par son intransigeance dans l'exercice de ses fonctions. Son élection comme prieur provincial de la province d'Aragon, en 1362, est cassée par le pape Urbain V auprès de qui ses adversaires étaient intervenus. Non seulement l'action qu'il mène contre la doctrine et les disciples de Raymond Lulle, mais tout autant l'intransigeance qu'il apporte à soutenir les droits de l'Église dans le difficile conflit qui oppose l'archevêque de Tarragone au roi Pierre IV, entretiennent une vive animosité du monarque à son égard, si bien que par décision royale du 11 mars 1375 le dominicain est banni du royaume. Il rejoint alors le pape Grégoire XI à Avignon, le suit à Rome en janvier 1377, et obtient de lui intervention active contre les lullistes. Le déchirement de la chrétienté consécutif à l'élection de Clément VII (sept. 1378) aggrave encore la position personnelle de Nicolas vis-à-vis de Pierre IV, puisque ce dernier soutient Urbain VI tandis que Nicolas fait partie des dominicains ralliés au pape d'Avignon (cf. G. G. Meersseman, Études sur l'ordre des frères prêcheurs au début du Grand Schisme, AFP, t. 26, 1956, p. 209-213). En dépit de l'hostilité royale, Nicolas Eymeric réussit à rentrer dans le royaume d'Aragon à une date difficile à préciser. La situation se retourne avec la mort de Pierre IV et l'avènement de son fils Juan Ier, qui se remet sous l'obédience de Clément VII. Redevenu inquisiteur général le 13 avril 1387, Nicolas reprend aussitôt et élargit sa campagne contre les lullistes. Mais la puissance de ces derniers est telle qu'ils regagnent la faveur royale ; victime de cette réconciliation, Eymeric est de nouveau exilé en 1393 et se retire en Avignon. Revenu à Gérone en 1397, il y...

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