— 1. Vie. — 2. Fiction historique et littéraire ? — 3. Analyse de l'oeuvre. — 4. Doctrine spirituelle. — 5. Influence. 346 La personnalité de Nil reste encore énigmatique, malgré l'intérêt qu'elle suscite. Un moine de ce nom a sûrement vécu à proximité de la ville d'Ancyre (aujourd'hui Ankara), évêché de Petite Galatie ; il est l'auteur de traités ascétiques et exégétiques dont la production s'est étalée entre 390 et 430 environ. Mais à cette oeuvre ont été joints des écrits d'autres auteurs, Évagre en particulier ; l'ensemble est publié en PG 79 (qui reprend des éd. plus anciennes de L. Poussines, L. Allacci et F. Suarès, etc.) ; nous tiendrons compte en outre de notre lecture des mss de son Commentaire du Cantique, encore inédit.

1. Vie.

— Les données biographiques sont extrêmement réduites. La première mention de Nil, en dehors des Chaînes de Procope (6e s.), se trouve dans le Chronicon de Georges le Moine (9e s.). L'oeuvre fournit cependant quelques repères chronologiques que nous tâcherons de confirmer par des témoignages externes. 1° Que Nil ait été moine aux environs d'Ancyre, à la fin du 4e et au début du 5e siècle, ressort de ses oeuvres. 1) Les premiers écrits datables paraissent de peu antérieurs à 390 : la lettre I, 257 (PG 79, 173bc) à Dioclétien, évoque comme un vivant l'hérésiarque Apollinaire, mort vers 390. — 2) La dédicataire du traité Sur la pauvreté volontaire, Magna, « diaconesse d'Ancyre » (967b), semble devoir être identifiée avec la Magna du ch. 67 de l'Histoire Lausiaque (vers 420) qui, écrit Pallade, mena après son veuvage « une vie très ascétique et sage » à Ancyre. — 3) Le moine Albianos, à qui Nil consacre un éloge, originaire de Galatie et élevé à Ancyre (700c), s'est retiré « auprès de nos ascètes… dans la montagne près de la ville dont Léontios… fut évêque » (704a). Or Socrate (Histoire ecclésiastique VI, 18, PG 67, 717b) et Sozomène (

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