— 1. Auteur et date. — 2. Écrits. — 3. Destinataire. — 4. Sources et doctrine spirituelle. — 5. Influence.

1. AUTEUR ET DATE.

— Malgré le très grand nombre de manuscrits qui nous restent du Cloud et des autres traités spirituels attribués à son auteur, aucun d'eux ne nous donne son nom ; une seule exception et encore est-elle incertaine : Le ms Douce 262, de la Bodleian Library, Oxford, contient des annotations en latin d'une main identifiée comme celle de James Grenehalgh, moine de la chartreuse de Sheen, au sud-ouest de Londres, et vraisemblablement directeur du scriptorium de cette maison au tournant du 16e siècle. Au ch. 25 du Cloud, où son auteur se confesse pécheur, Grenehalgh note : « O Hilton sanctissime, magna est humilitas tua » (sur W. Hilton † 1396, voir DS, t. 7, col. 525-530). Mais il annote aussi la traduction latine du Cloud par Richard Methley (DS, t. 10, col. 1100-1103), en date de 1491, conservée dans le Pembroke Ms 221 de l'University Library, à Cambridge, et se montre fermement convaincu que Hilton a été chartreux ; il en pense autant de Ruysbroeck, à qui lui-même (ou Methley) attribue le texte original du Mirror of Simple Souls de Marguerite Porete (DS, t. 10, col. 343), également traduit en latin par Methley (à partir du texte en moyen anglais) et inclus dans le même ms. Cf. édition critique de ce ms par J. Walsh et E. Colledge (sous presse). Phyllis Hodgson, qui a réalisé l'édition critique du Cloud. résume ainsi les hypothèses variées proposées au cours de ce siècle concernant la question d'auteur : Evelyn Underhill a soutenu qu'il était moine et strictement cloîtré, mais non chartreux (op. cit., p. 7-8) ; Justin Mc Cann, qu'il était « licencié en théologie » d'Oxford ou de Cambridge, ordonné prêtre et retiré dans la solitude d'une paroisse de campagne (op. cit., p. XII) ; Maurice Noetinger, qu'il était prêtre et théologien (ibidem) ; d'autres, qu'il était peut-être chartreux, anachorète au sens strict, ou solitaire d'une façon ou...

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