Auteur : Francis RAPP.
 
Tome 6 - Colonne 174
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Titre de l'article : GEILER DE KAISERSBERG (JEAN), prédicateur, 1445-1510.
Début de l'article :
— 1. Années de formation. — 2. Le prédicateur. — 3. Activité réformatrice.
1. Les années de formation.
— Jean Geiler naquit le 16 mars 1445 à Schaffhouse en Suisse, où son père exerçait les fonctions de greffier. Cependant, presque toute l'enfance du futur prédicateur se passa en haute Alsace. Dès 1446, en effet, ses parents s'étaient installés à Ammerschwihr et, lorsque peu de temps après le chef de famille mourut, l'éducation du jeune Geiler fut assurée par son aïeul, un riche bourgeois de Kaisersberg. Celui-ci voulut donner à son pupille une instruction solide. Il l'envoya en 1460 à l'université de Fribourg-en-Brisgau qui venait d'ouvrir ses portes. Magister artium en 1463, Geiler enseigna pendant plusieurs années à la faculté des arts. Après quelques hésitations il décida d'entreprendre des études de théologie ; il fut ordonné prêtre en 1470. Attiré par la renommée grandissante de l'université de Bâle, il se rendit dans cette ville en 1471. Il y reçut en 1475 le titre de docteur. Les autorités municipales de Fribourg avaient gardé bon souvenir de lui. Elles intervinrent auprès du conseil académique et, grâce à leurs démarches, Geiler se vit confier, en 1476, un enseignement théologique dans son université d'origine. Il 175 ne l'assura que très peu de temps, puisque deux ans à peine après avoir été installé dans sa chaire Geiler la quittait ; il estimait qu'il se devait à d'autres tâches qu'au professorat. Toutefois, dix-huit années passées au service direct de l'« alma mater » avaient profondément marqué la personnalité de Geiler. Séparé de l'université, il n'en resta pas moins un universitaire. Les études et l'enseignement ne lui avaient pas seulement donné des habitudes de méthode et de rigueur dans l'élaboration et l'expression de sa pensée. Il s'était initié au culte du savoir, d'un savoir encyclopédique constamment étendu par de nouvelles lectures. Les professeurs dont il avait suivi les leçons étaient nominalistes, mais ils ne faisaient preuve d'aucun sectarisme. Ne vit-on pas en 1476 à Bâle un tenant de la via moderna, Guillaume Textoris, vivre en bonne intelligence avec l'un des...

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