— I. La paix entre les hommes. — II. La paix intérieure.

I. LA PAIX ENTRE LES HOMMES

Multiples sont les domaines où s'affrontent les hommes, où ces mêmes hommes aspirent à la paix : domaines économique (depuis la concurrence commerciale jusqu'à la guerre économique), technologique et scientifique, social (conflits sociaux, lutte des classes), familial aussi, etc. Faute de pouvoir aborder tous ces niveaux, on a préféré privilégier ici la question de la guerre et de la paix entre les nations. — 1. Repères bibliques. — 2. Éthique pour la détresse du monde. — 3. Construction de la paix. — 4. Mission des Églises.

1. REPÈRES BIBLIQUES.

1° La paix messianique.

— Le vieil Israël était convaincu que les guerres qu'il entreprenait pour conquérir ou conserver la terre de Canaan étaient voulues par son Dieu, le « Dieu des Pères ». Il était persuadé que Yahvé combattait lui-même à la tête de l'armée de son peuple choisi, déchaînant les forces de la nature contre ses ennemis, et que c'était lui, en définitive, et non pas ses instruments humains, qui remportait la victoire. 41 L'un des plus anciens recueils poétiques, dont il ne reste malheureusement que quelques fragments, ne s'intitulait-il pas fièrement le Livre des guerres de Yahvé (Nombr. 21, 14) ? La bataille commençait par le cri de guerre et se terminait, au moins aux plus anciennes époques et dans certaines circonstances, par l'anathème : hommes et bêtes étaient tués et les métaux précieux déposés dans le trésor du culte, parce qu'on estimait que Yahvé avait un droit absolu sur les dépouilles de l'ennemi. Cet usage barbare doit être situé dans son contexte historique. L'archéologie a révélé qu'il était pratiqué par d'autres peuples du Proche-Orient. Souvent, le recours aux armes était pour Israël une question de vie ou de mort, non seulement en ce qui concernait l'existence physique de ses membres, mais surtout en ce qui concernait leur liberté et plus particulièrement leur liberté religieuse. Et les prophètes étaient loin de justifier toute...

[...]