— 1. Notion. — 2. La générosité chez les auteurs spirituels. — 3. La générosité chez les moralistes. — 4. Générosité et vie spirituelle.

1. Notion.

— Dans son usage actuel le plus fréquent, générosité signifie disposition à donner largement, soit qu'il n'y ait pas obligation de justice, par exemple aider avec générosité une oeuvre de bienfaisance, soit que l'on dépasse le strictement dû, ainsi rétribuer généreusement une prestation de service. Dans le langage des moralistes et des spirituels, le terme s'applique plus spécialement à la disposition où se manifeste le mieux la largesse du don, celle à se donner soi-même. On fera appel à la générosité pour inviter à prendre un engagement ; on y verra une condition pour répondre à ces vocations que l'on désigne volontiers comme « plus haut service » : vocation sacerdotale, vocation religieuse. Cette spécialisation du terme permet de comprendre pourquoi il trouve son plus grand emploi quand on cherche à exprimer la situation spirituelle des jeunes : pour eux, l'engagement ou la réponse à une « vocation » sont vécus d'abord comme offrande de soi (alors que par la suite l'accent se déplacera sur le réalisme et la persévérance dans le don de soi). Dans un usage légèrement différent, la générosité qualifie non pas immédiatement la disposition à agir, mais la nature même de l'agent (on rendrait assez bien compte de la différence par la distinction scolastique entre habitus operativus et habitus entitativus). C'est le premier sens donné par Littré pour généreux : « qui est d'un naturel noble, qui a un grand coeur » ; Littré note justement que ce sens est dérivé du sens étymologique : « qui est de bonne race ». Cet usage, nettement établi au 17e siècle, s'est un peu effacé et paraît vieilli, bien qu'il contribue à donner son prestige à la générosité. Pour développer les notions précédentes, et surtout pour apprécier la place de la générosité dans la vie spirituelle, il faut marquer quelques repères dans l'élaboration historique du concept. Il...

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