Auteur : Michel SPANNEUT.
 
Tome 12 - Colonne 438
Acheter l'article complet
6 €
Titre de l'article : PATIENCE.
Début de l'article :
— La patience, qui sera ici étudiée dans le monde occidental, a deux sources indépendantes, la pensée gréco-latine et la Bible. Les deux courants se sont mêlés chez les Pères de l'Église, tandis qu'intervenait aussi l'épreuve des persécutions. Dans la suite, la patience a occupé une place importante dans la vie chrétienne jusqu'à nos jours. La seule monographie générale sur le sujet est celle de Paul-Émile Schazmann, Siegende Geduld, Versuch der Geschichte einer Idee (traduite du français par B. Juker, Berne-Munich, 1963 ; l'original semble inédit), riche de renseignements, mais sommaire, peu doctrinale et presque sans références critiques. On examinera ici successivement : 1. les origines gréco-latines ; — 2. la source biblique ; — 3. l'époque patristique ; — 4. le moyen âge ; — 5 la Renaissance ; — 6. le 17e siècle ; — 7. les 18e-20e siècles. — Pour la période antérieure au moyen âge, on recourra, pour plus de détails, à notre art. Geduld, RAC, t. 9, 1976, col. 243-94.
1. Origines gréco-latines.
— Ulysse est traité 33 fois dans l'Odyssée de πολύτλας, « qui a beaucoup supporté ». La patience-support, qui semble ainsi appartenir au patrimoine grec le plus ancien, s'incarne dans le personnage d'Héraclès. Peu mentionnée chez Platon et chez Aristote, qui en exclut expressément l'espoir comme une motivation impure (Eth. Nic. III, 11, 1117a 9-17 ; cf. Eth. Eud. III, 1, 1230a 4-20), elle devient chez les stoïciens presque un synonyme du courage (ἀνδρεία), l'une des quatre vertus, définie elle-même comme support (Stoicorum Veterum Fragmenta, t. 1, 49, p. 200-201 ; 128-129, p. 563 ; t. 3, 64, p. 263-264 ; 69, p. 280 ; 70, p. 286 ; 73, p. 295 ; 171, p. 683) ; elle y est appelée surtout χαρτερία, jamais ὑπομονή (t. 3, 65, p. 265 ; 66, p. 269-270 ; 67, p. 274-275). Cicéron transmet au monde latin les définitions du Portique (cf....

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 78 pages.