Auteur : Philippe DELHAYE.
 
Tome 6 - Colonne 231
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Titre de l'article : GEOFFROY DE BRETEUIL, chanoine régulier, 12e siècle.
Début de l'article :
— De Geoffroy, il nous reste essentiellement un vaste recueil épistolaire (PL 205, 827-888 : 51 pièces dont il faut en défalquer 8, dues à des correspondants ; nous renvoyons aux lettres par leur numéro d'ordre). C'est grâce à ce recueil que nous pouvons connaître quelque chose de la vie et surtout de la pensée de ce chanoine victorin dont l'activité se situe dans la seconde moitié du 12e siècle. Rien ne permet de l'identifier avec Godefroy de Saint-Victor, comme Michel Brial en eut la mauvaise idée au siècle dernier, trompant ainsi la confiance que lui firent depuis maints rédacteurs de notices (Histoire littéraire de la France, t. 15, Paris, 1869, p. 69-85). Les noms des deux auteurs diffèrent, car Gaufridus et Godefridus se ressemblent aussi peu et autant que Jean et Johan. Notre auteur fut sous-prieur, puis prieur à Sainte-Barbe-en-Auge, alors que le second n'occupa aucune charge importante à Saint-Victor de Paris où il vécut, sauf un bref temps d'exil. Enfin, le premier est surtout un « littéraire », le second, d'abord un théologien. 1. A quelles sources puise Geoffroy ? 1° A l'Écriture tout d'abord : elle éclaire l'esprit en réchauffant la charité, car elle est un miroir dans lequel l'âme se regarde et auquel celle-ci se compare (Ep. 18, 27, 38, 39, 43). Geoffroy cite souvent les Pères et tout spécialement saint Grégoire le Grand (14, 17, 20, 32, 33, 34, 36, 43, 45). Ceci est un trait « victorin » dû à la dévotion de Guillaume de Champeaux, le fondateur. 3° Le prieur de Sainte-Barbe puise aussi sa spiritualité dans la liturgie (34) et tout spécialement dans le mystère pascal (33 et 34), qui engendre la foi et les autres vertus. 4° Enfin, il cite souvent des auteurs païens auxquels il emprunte quelque trait moral. Il conserve cependant sur ce point une certaine réserve ; il s'agit d'être prudent en ce genre de lectures et de prendre le bien sans se laisser contaminer par le mal. Geoffroy est donc plus près de Hugues que de Gauthier de Saint-Victor (4, 5, 13, 17, 27, 50). 2. Geoffroy est un témoin de la spiritualité des chanoines réguliers augustiniens. Il est très attaché à cet « ordo » (39) dont il chante les louanges. Par exemple, il en admire la volonté d'accueil à toutes les...

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