Auteur : Jean DARROUZÈS.
 
Tome 6 - Colonne 235
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Titre de l'article : GÉOMÈTRE (JEAN KYRIOTÈS, dit le Géomètre), 10e siècle.
Début de l'article :
— Plusieurs incertitudes entourent ce personnage. On a voulu faire de lui un moine (Kyriotès, c'est-à-dire du monastère de Kyrou) ; on a admis aussi son identité avec un Jean métropolite de Mélitène et auteur d'une épigramme en l'honneur de Nicéphore Phocas ; ce ne sont là, en fait, que des hypothèses peu fondées. Jean a été un officier de l'armée impériale (protospathaire) qui connut la disgrâce et acheva son existence dans la retraite et la piété, sans d'ailleurs entrer ni en religion ni dans les ordres. Aucune de ses oeuvres authentiques ne comporte, en effet, l'indication du titre de moine, de prêtre ou de métropolite, dont l'omission serait anormale dans des écrits d'inspiration avant tout religieuse. Il faut donc considérer Jean Kyriotès le Géomètre comme un pieux laïc qui a cultivé les lettres chrétiennes à l'instar de son contemporain Syméon Métaphraste. Son oeuvre comprend surtout des poésies. Malgré des recherches de forme et de style qui ne vont point sans préciosité, elles témoignent d'une grande piété envers le Christ et surtout la Vierge Marie. Les plus intéressantes sont celles où l'auteur parle de lui-même (Εἰς ἑαυτóν : n. 52-54, 108, 113-114, 129, 153 ; PG 106, 930-932, 950-954, 960, 967-974) ; il y exprime son désenchantement, sa contrition, sa confiance en Dieu, son détachement des gloires du monde, sans parler comme un religieux de profession. Le recueil d'épigrammes 236 intitulé Paradis (PG 106, 868-898) a vraisemblablement pour auteur un moine au nom de Nil, qui n'est d'ailleurs pas Nil d'Ancyre (autre recension du texte éditée par F. X. Werfer, Nili ascetae paraenetica, dans Acta philologorum monacensium [éd. Fr. Thiersch], t. 3, 1, Munich-Nuremberg, 1820, p. 61-118). Les oeuvres en prose, d'une rhétorique tout aussi soignée, ne sont pas entièrement connues, à part le discours sur l'Annonciation (PG 106, 812-848) ; une Vie de la Vierge (le Discours sur la Passion, de l'Ambros. E 100 sup., f. 135, Martini n. 307, en est un extrait), est inédite, de même que trois compositions profanes (dans le Baroc. 25), où l'on apprend que Jean habitait le quartier de...

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