Auteur : Marcel BERNOS.
 
Tome 12 - Colonne 1172
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Titre de l'article : PERRAUD (JEANNE DE L’ENFANT JÉSUS), laïque, tertiaire augustine, 1631-1676.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvre et doctrine.
1. VIE.
— Née le 15 juillet 1631 de parents aixois, Jeanne Perraud les perd de bonne heure et, maladive, connaît une jeunesse difficile ; elle apprend le métier de couturière qu'elle pratique, au moins épisodiquement, une partie de sa vie. Elle manifeste précocement son goût pour les macérations les plus rigoureuses : jeûne, discipline… « Convertie » à 19 ans, par le sermon d'un capucin, elle émet son premier voeu de chasteté et bénéficie de sa première vision : « une étoile miraculeuse d'une lueur admirable ». A 22 ans, elle tente trois expériences religieuses. En juillet 1653, elle entre chez les Ursulines de Lambesc pour six mois ; en août 1654, chez les Ursulines de Barjols, pour trois mois ; enfin le 28 octobre 1654, chez les Dominicaines de Saint-Maximin pour neuf mois. Malgré l'admiration qu'elle aurait donnée à ses soeurs et quoique « parvenue à la contemplation », elle sort successivement de ces trois couvents. Sa justification est plausible : son manque de dot. Mais comment expliquer qu'elle ne soit pas entrée alors à la Miséricorde d'Aix que le père Yvan et Madeleine Martin (DS, t. 10, col. 705) venaient de fonder pour les filles de « bonnes familles » pauvres ? A partir d'avril 1655, elle réside à Aix : elle y mène une existence de laïque très pieuse, dans la mouvance des Augustins déchaussés, dont elle deviendra tertiaire dans les sept derniers mois de sa vie. Elle vit dans une pauvreté qui n'est peut-être pas étrangère à sa mort 1173 prématurée, le 22 janvier 1676, d'une « maladie pulmonique ». La vie de Jeanne est ponctuée de faits extraordinaires ; les deux plus importants sont des apparitions. Le 15 juin 1658, elle contemple l'Enfant-Jésus, âgé de trois ans, chargé des instruments de la Passion, dont elle répand la dévotion à Aix et en quelques lieux de Provence, concurrençant le culte de l'Enfant-Jésus lancé par les Carmélites de Beaune et les Oratoriens (cf. DS, t. 4, col. 665-76, surtout 673). Plus tard, le 15 juin 1673, Jésus se présente à elle « la plaie du côté (ouverte) tellement qu'elle s'étendait presque par toute la poitrine…, le sang en bouillonnait d'amour pour les pécheurs quoiqu'il ne coulât...

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