— 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Doctrine spirituelle.

1. VIE.

— Giovanni Pico naquit d'une famille noble à Mirandola (Modène) le 24 février 1463. Doué d'une intelligence très vive et d'une mémoire exceptionnelle, au point de devenir proverbiale, il fit ses études de droit à Bologne (1477), puis celles de lettres à Ferrare (1479), où il rencontra J. Savonarole. Il se rendit ensuite à Padoue (1480) et y approfondit la philosophie scolastique et averroïste à l'école de Vernia et de Dal Medigo. Après 1482, on le voit à Mirandola, à Pavie, appliqué à l'étude du grec, à Carpi et à Florence (1483) ; là commence son amitié avec l'entourage du 1421 Magnifique, M. Ficin (DS, t. 5, col. 295-302) et A. Poliziano ; il connaissait déjà le dernier qui lui avait envoyé pour examen quelques poésies amoureuses, puis déçu par ses critiques, les avait brûlées. En 1485, on le trouve à Paris ; il y adhère avec enthousiasme à l'averroïsme, se lie avec Robert Gaguin (DS, t. 6, col. 64-69). L'année suivante, à Arezzo, il enlève la femme de Giuliano Mariotto de'Medici ; d'où violences et scandale, que seule apaise l'intervention de Laurent le Magnifique. A Pérouse, il se met à l'hébreu, au chaldéen et à l'arabe. A la fin de 1486, il publiait les Conclusiones…, recueil de 900 thèses d'origines diverses — platonisme, cabale, philosophes et théologiens latins — ; il essayait d'y formuler de nouvelles vérités philosophiques et d'y montrer que toutes les cultures, philosophies et théosophies, à travers le monde, convergent dans le Christianisme. Le tout devait être discuté à Rome à l'Épiphanie de 1487 par tous les savants du monde, en vue d'établir une paix universelle, philosophique et religieuse. Mais cet effort de « concorde » syncrétiste éveilla des soupçons de la Curie ; les thèses furent soumises à examen. Treize seulement furent déclarées suspectes d'hérésie et il n'y eut pas alors de procédure effective contre l'auteur. Celui-ci se défendit dans l'Apologia ; on vit en cela un acte d'insurbodination et en août 1487 les 900 thèses furent toutes condamnées. Pic de la Mirandole s'enfuit à Paris. Près de Lyon, il...

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