Auteur : Geneviève HASENOHR.
 
Tome 12 - Colonne 1612
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Titre de l'article : PIERRE DE LUXEMBOURG (BIENHEUREUX), cardinal, 1369-1387.
Début de l'article :
— La dynastie de Luxembourg était au 14e siècle l'une des plus puissantes d'Europe. Pierre, de la branche cadette, sixième enfant de Guy de Luxembourg † 1371 et de Mahaut de Châtillon † 1373, naquit en 1369 à Ligny-en-Barrois ; il était cousin issu de germain du roi Charles VI. Le souci de Clément VII, à peine élu pape en face d'Urbain VI (1378), de se ménager les bonnes grâces des Luxembourg explique la carrière fulgurante de Pierre : chanoine de Notre-Dame en 1378 (il n'a pas neuf ans), archidiacre de Dreux et de Bruxelles, chanoine de Cambrai en 1381, évêque de Metz et cardinal en 1384. En 1386, Clément VII l'appela auprès de lui en Avignon ; Pierre y mourut d'une phtisie aggravée par ses mortifications, le 2 juillet 1387. La vie ascétique du jeune cardinal, sa piété, sa charité sans limite, la renommée de sainteté et la ferveur populaire qui s'attachèrent à son nom dès sa mort, les innombrables miracles dont fut témoin son tombeau, étaient une caution de légitimité pour le pape d'Avignon. 1613 Pierre de Luxembourg s'est vu attribuer un opuscule ascétique le plus souvent dénommé Livret dans les mss et Diète de salut dans les imprimés, voire Voyage spirituel du pèlerin catholique à partir de la seconde moitié du 16e siècle. Censément composé à l'intention de l'une de ses soeurs, le Livret était destiné, suppose-t-on, à Jeanne qui partageait les exercices de dévotion de son frère à Ligny et à qui Pierre écrivait fréquemment lorsqu'ils étaient séparés. La question serait à reprendre de fond en comble. En effet, Pierre a jusqu'à présent retenu l'attention des hagiographes plus que des historiens : la liste des vies édifiante et des panégyriques est imposante jusqu'à la fin du 19e siècle (cf. Wahlund, Lenoble) ; les biographies récentes ont bien du mal à se détacher de ces précédents hagiographiques. Or, une lecture attentive de la Vita imprimée par les Bollandistes (AS Juillet, t. 1, Anvers, 1719, p. 508-516) laisse des doutes sur l'identité de ce texte avec la Vie que l'on sait avoir été rédigée par Jean de la Marche en octobre 1388. Nous la croirions volontiers...

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