Auteur : Jean LONGÈRE.
 
Tome 12 - Colonne 1614
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Titre de l'article : PIERRE LE MANGEUR (COMESTOR, MANDUCATOR), théologien, † 1178.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.
1. Vie.
— Né à Troyes, Pierre le Mangeur reçut sa première formation à l'école cathédrale de la ville. On a longtemps pensé qu'il fut d'abord doyen de l'église Notre-Dame de Troyes (1147 à 1167 environ), puis chancelier de Paris (1168-1178). Mais d'après plusieurs témoignages rassemblés par I. Brady (Peter Manducator and the Oral Teachings of Peter Lombard, dans Antonianum, t. 41, 1966, p. 454-90), il fut à Paris l'élève du Lombard (cf. supra), donc avant 1158 ; devenu lui-même professeur, puis chancelier de Paris, il aurait gardé sa prébende à Troyes jusqu'à sa mort. Il se désigne comme presbyter Trecensis dans sa dédicace de l'Historia scolastica (PL 198, 1053). Il est appelé decanus Trecensis en 1178 par le cardinal Pierre de Saint-Chrysogone, légat pontifical (PL 200, 1371c) dans une lettre qui présente à Alexandre III onze personnages dignes de la pourpre cardinalice, dont Pierre de Celle, Pierre le Mangeur, etc. (cf. P. Glorieux, Candidats à la pourpre en 1178, dans Mélanges de science religieuse, t. 11, 1954, p. 5-30). Odon de Soissons (DS, t. 11, col. 629) avait espéré qu'un de ses disciples, pauvre et dépourvu de tout bénéfice, lui 1615 succéderait comme chancelier de Paris, au moment où il se retirait à l'abbaye cistercienne d'Ourscamp. Il s'en ouvrit à Maurice de Sully, évêque du lieu depuis 1160 (DS, t. 10, col. 834-36) qui lui recommanda le silence auprès du roi Louis VII. Pierre le Mangeur fut désigné. Maurice de Sully avait dû donner ce conseil pour déjouer toute intervention royale ; il était probablement désireux de réserver à son ancien rival au siège de Paris la charge de chancelier qu'implicitement on lui avait laissé espérer, en 1160, si l'on en croit le témoignage d'Étienne de Bourbon. Lettre d'Odon de Soissons à Alexandre III, dans J.B. Pitra, Analecta nouissima Spicilegii Solesmensis, Altera continualo, t. 2, Rome, 1888, p. XVIII, p. XXXIX ; Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Étienne de Bourbon,...

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