Auteur : Robert RICARD.
 
Tome 5 - Colonne 122
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Titre de l'article : FEIJOO Y MONTENEGRO (BENITO JERÓNIMO), bénédictin, 1676-1764.
Début de l'article :
— Benito Jerónimo Feijoo y Montenegro est né à Casdemiro près d'Orense en Galice (Espagne) le 8 octobre 1676. Il prit l'habit bénédictin en 1690 au monastère de San Julián de Samos, entre Monforte et Lugo, puis, après ses études cléricales, en particulier à Salamanque, il fut envoyé en 1709 au monastère de San Vicente d'Oviedo dans les Asturies. Il y passa pratiquement tout le reste de sa longue vie, consacrée à l'enseignement de la théologie et à d'infatigables recherches personnelles, et il y mourut le 26 septembre 1764. Feijoo apparaît comme un génie tardif. Après avoir accumulé lentement d'innombrables connaissances, il ne publie son premier écrit qu'en 1725 : c'est son Apologia del Scepticismo médico ou Aprobación apologética del Scepticismo médico, datée d'Oviedo, 1er septembre 1725. Mais, de 1726 à 1760, grâce à l'aide que lui apporte de Madrid son ami Martin Sarmiento, bénédictin comme lui, il fait paraître avec une étonnante régularité les neuf volumes du Teatro crítico universal o discursos varios en todo género de materias 123 et les cinq volumes des Cartas eruditas y curiosas, titres qui mettent bien en lumière le tempérament de l'auteur comme le dessein et la nature de son entreprise. Dans ces essais, Feijoo aborde très librement tous les sujets qui ont attiré son attention ou piqué sa curiosité à l'occasion d'une conversation, d'une rencontre, d'un événement quelconque, et surtout de ses lectures (il suivait assidûment, par exemple, le Journal des Savants et les Mémoires de Trévoux). Par suite, ces sujets ne sont pas tous de caractère religieux : Feijoo traite d'agriculture, d'économie, de médecine, de sciences physiques et naturelles, d'histoire, de littérature, de linguistique, etc. Une de ses grandes préoccupations est de réagir contre l'isolement où vit l'Espagne, d'y faire pénétrer les courants du dehors dans tout ce qu'ils ont d'acceptable, et d'ouvrir à ses compatriotes des fenêtres toutes grandes sur le vaste monde : il parle de l'Afrique, de l'Amérique, de la Chine, de l'Inde, des Turcs, des Géorgiens, des Lapons, etc. Le problème de la critique est au...

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