— La vie de Théo Preiss fut courte : 39 ans. Ce solide alsacien était vif, intelligent, combattif. Sa vie, qui comporte une remarquable unité bien invoquée par le titre de l'ouvrage publié après sa mort : La vie en Christ, peut être divisée en trois périodes. 1. De 1935 à 1939, il est le directeur du séminaire des étudiants en théologie de Strasbourg (le Stift). Cette direction lui laisse du temps pour la vie active de l'Église et pour le labeur théologique. Parlant aussi aisément le français, l'allemand et l'anglais, il participe activement à la Fédération universelle des associations chrétiennes d'étudiants et joue un rôle notable dans les rencontres oecuméniques. C'est ainsi qu'il se trouve en 1937 à Oxford pour la deuxième Conférence universelle du Christianisme Pratique. Il y est saisi par le fait que, si 124 Églises de 44 pays y sont présentes, celles d'Allemagne n'y sont pas. La sereine et limpide proclamation finale lui convient parfaitement : « Le premier devoir de l'Église et le plus grand service qu'elle puisse rendre au monde est d'être vraiment l'Église, confessant la vraie foi, chargée d'accomplir la volonté du Christ, son seul Seigneur, unie en lui dans la communion de l'amour et du service… ». C'est à Oxford que se décide la constitution du Conseil oecuménique des Églises (cf. DS, t. 11, col. 652). Théo Preiss se trouve à Amsterdam en 1939 pour la Conférence mondiale de la Jeunesse. 2065 Durant cette première période il publie Devenir pécheur, « pour la vie spirituelle » en 1936, puis une Méditation sur Marc 4, 30-32 « pour la vie de l'âme » (dans La Quinzaine protestante du 16 octobre 1937). Son compte rendu de la Conférence d'Oxford dans Propos missionnaires, n. 62, décembre 1937 (p. 107-09 et 112-14) est des plus intéressants. Il publie alors un article important (dans Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, t. 18, 1938, p. 197-241) : La mystique de l'imitation du Christ et de l'unité chez Ignace d'Antioche. Alors que l'apôtre Paul participe à la vie et à la mort du Christ, Ignace imite dans un réalisme tragique et historique la...

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