Auteur : Raymond SAINT-JEAN.
 
Tome 12 - Colonne 2476
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Titre de l'article : PRUDENCE (VERTU DE).
Début de l'article :
— Voltaire écrit que le prudent se fait du bien à lui-même et que le vertueux en fait aux autres. Il oublie que la prudence est précisément une vertu, très à l'honneur chez les philosophes 2477 avant même Platon et Aristote. Les Stoïciens la considèrent, avec la force, la tempérance et la justice, comme une des « vertus premières » (Diogène Laërce, Vies VII, 92). Popularisée par Cicéron, cette théorie des vertus sera reprise par les Pères de l'Église et les auteurs médiévaux. Mais la prudence tient aussi une place importante dans l'Écriture. Notre enquête sera volontairement limitée : après l'étude des données scripturaires, nous envisagerons brièvement la tradition patristique et médiévale, puis les rapports entre prudence humaine et prudence chrétienne à partir d'Aristote, saint Thomas et Kant, pour présenter enfin une vue d'ensemble. 1. Données scripturaires. — 2. Tradition patristique et médiévale. — 3. Prudence humaine et prudence chrétienne. — 4. Vue d'ensemble. Le mot français prudence dérive du latin prudentia qui signifie connaissance pratique, savoir faire, compétence, prévoyance, discernement ; il s'identifie souvent avec sapientia, sagesse. Le terme grec correspondant est ϕρόνησις qui désigne l'habileté relative à l'action, l'aptitude à discerner les cas singuliers. Il s'agit d'une sagesse dans l'agir, d'un art d'appliquer les règles générales aux cas particuliers. L'usage courant du terme français connote souvent un souci d'éviter les dangers, de se prémunir contre les risques : le prudent adopterait les précautions du craintif, de l'homme qui n'aime pas les aléas de l'aventure, mais la signification générale du mot n'implique pas forcément ces nuances péjoratives. Le Dictionnaire de P. Robert (éd. abrégée, Paris, 1978, p. 1558) définit ainsi la prudence : « Attitude d'esprit de celui qui, réfléchissant à la portée et aux conséquences de ses actes, prend ses dispositions pour éviter des erreurs, des malheurs possibles, qui s'abstient de tout ce qu'il croit pouvoir être source de dommage ».
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