Auteur : Jean LEBREC.
 
Tome 12 - Colonne 2568
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Titre de l'article : PSICHARI (ERNEST), 1883-1914.
Début de l'article :
— La vie et l'oeuvre d'Ernest Psichari manifestent un cheminement spirituel qui eut grande influence sur la jeunesse durant la première moitié de ce siècle. Né à Paris le 27 septembre 1883, petit-fils d'E. Renan par sa mère Noémie, fils du philologue Jean Psichari, baptisé selon le rite orthodoxe, il fut nourri d'intellectualité et de dilettantisme, de positivisme et d'idéalisme humanitaire, non sans la permanence d'une certaine religiosité. Une crise d'insatisfaction profonde le détourna de l'Université au moment de ses vingt ans ; il choisit même de mener une vie de misère pendant quelques mois ; après son service militaire, il s'engagea dans l'artillerie coloniale. La participation à une expédition au Congo (1905-1907) combla son besoin d'aventure et d'énergie qu'il attendait de la vie militaire ; il se satisfait alors de ce triomphe de l'individu comme le montre le recueil de ses souvenirs sur ces années-là, Terres de soleil et de sommeil (1908). Durant son passage à l'école militaire de Versailles, d'où il repartira pour l'Afrique comme sous-lieutenant, Psichari prit une claire conscience de sa vocation militaire : elle répondait à son besoin de s'inscrire dans la tradition française ; le soldat est une sorte de croisé qui maintient l'intégrité de la terre où les valeurs d'un peuple ont pris racine, et il les propose, par les interventions coloniales, comme des valeurs plus hautes aux peuples qu'il asservit. Puis un long séjour dans les solitudes de la Mauritanie (1909-1912), l'amitié de Ch. Péguy et de J. Maritain, approfondissent son besoin de tradition jusqu'à lui faire entrevoir la tradition chrétienne. Il fit le récit romancé de ces démarches dans L'Appel des armes (1913), témoignage exemplaire des aspirations d'une jeunesse qu'exprimait aussi la même année l'enquête d'Agathon (H. Massis et A. de Tarde), Les jeunes gens d'aujourd'hui. Lorsque L'Appel paraît, il était en retard sur l'évolution intérieure de Psichari ; dans sa solitude saharienne, au contact de l'âme musulmane, il mesure son désir de croire. En même temps, il s'est senti davantage rattaché au Catholicisme par ce qu'il y a en lui de fidélité...

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