— 1. Vie. — 2. Œuvres et doctrine.

1. VIE.

— Bien que Pullen ait connu une certaine renommée durant sa vie, nous connaissons mal celle-ci. Une première information est fournie par son immatriculation à l'université de Cologne : « Jo. et Th. de Venlo, fratres, 23 déc. 1539 » (Matrikel, éd. H. Keussen, t. 2, Bonn, 1929). Johannes est le vrai prénom de Pullen, qui pourtant se prénomme couramment Peregrinus ou Pelgromius. Il était l'avant-dernier des six enfants de Conrad Pullen et d'Agnès Coninx. Sa famille paternelle était originaire de Stralen (duché de Gueldre) ; d'où sa signature : Stralensis ; on trouve aussi Geldrensis. Mais ses parents habitaient à Venraai, près de Venlo. Il naquit à Vlodorp, où sa mère séjournait pour un procès. Tous les noms de lieu cités se trouvent aux environs de Roermond, qui sera érigé en évêché en 1559. Immatriculé en 1539, on peut conjecturer que Jean avait alors plus ou moins dix-huit ans ; il serait donc né vers 1520, et non en 1544 ou 1550, comme on le dit. On ignore dans quelle faculté Jean s'inscrivit. On peut penser qu'il étudia la théologie, ce qui expliquerait son érudition théologique et son goût durable pour la lecture des Pères et des spirituels. Une deuxième information précise est donnée par les archives du prieuré du couvent de Jérusalem des Chanoinesses régulières de Saint-Augustin à Venraai : on y signale trois payements faits de 1569 à 1573 à Pullen, en sa qualité d'auxiliaire des Croisiers qui étaient recteurs du couvent. Troisième document, une déclaration de Pullen devant les juges de Roermond en décembre 1584 : il atteste qu'il a séjourné dans la ville d'abord comme sacellanus seu vice pastor à la paroisse Saint-Christophe (de 1574 à 1577), puis durant sept ans (1577-1584) comme curé du béguinage ; il le reste jusqu'en 1585. C'est durant ces années que le doyen de la cathédrale, Thierry Haen, en conflit avec l'évêque G.-D. Lindanus au sujet d'une double prébende, a demandé l'intervention de Pullen (cf. A. Havens, p. 167 ; J. Habets, Geschiedenis… bisdom Roermond, t. 3, Roermond, 1890, p. 81). En vain,...

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