Auteur : Bernard MARCHADIER.
 
Tome 13 - Colonne 127
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Titre de l'article : RASKOL.
Début de l'article :
1. ORIGINES.
— Le schisme des vieux-croyants (ou raskot) est l'aboutissement de la crise qu'a traversée la Russie dans la première moitié du 17e siècle. Pendant le Temps des Troubles (1604-1612), le pays avait connu la guerre civile, la famine et l'invasion polonaise. L'ordre une fois rétabli, le patriarche Philarète, père du tsar Michel Romanov, lutta contre les influences étrangères, notamment polonaises, qui avaient touché le costume, les moeurs et la religion. En même temps, le besoin d'une réforme religieuse et d'un renouveau moral se faisait sentir dans la nation. Deux prêtres de province, Ivan Neronov (1591-1670), puis Avvakum Petrov (1620-1682) se distinguent bientôt, prêchant, enseignant, luttant contre le relâchement 128 moral, célébrant l'office avec lenteur et clarté (contre la coutume qui s'était répandue d'accélérer le déroulement de la messe en en disant plusieurs parties à la fois). En la personne du tsar Alexis Mikhaïlovitch (monté sur le trône en 1645) la réforme religieuse reçoit un puissant protecteur. Celui-ci appuie les travaux de la confrérie des « Amis de Dieu » (Druzia Boji) qui, pour l'instruction du clergé, avait publié le « Livre de Cyrille » (somme contre les hérésies) en 1644, puis le « Petit catéchisme » du métropolite de Kiev Pierre Mohila (1649). Avvakum (forme slave d'Habaquq), pour sa part, est nommé archiprêtre (protopope) de Iourevets sur la Volga, à la tête de dix paroisses et quatre couvents. Par ailleurs, l'abbé Denys, de la laure de la Trinité-Saint-Serge (haut-lieu de la résistance nationale au début du siècle), avait entrepris de réviser les livres liturgiques (missel, psautier, typikon), qui variaient beaucoup d'une édition à l'autre. En 1652, c'est un « ami de Dieu », Nikon (1605-1681), qui est élu patriarche. Son intransigeance et sa soif de pouvoir vont tout gâcher.
2. LES RÉFORMES DE NIKON.
— Prétextant que l'Église russe doit aligner ses usages sur ceux de l'Eglise grecque, jugés plus vénérables parce que plus anciens, Nikon impose toute une série de réformes, commençant par interdire de se signer avec deux doigts pour adopter le signe avec trois doigts, conforme à la pratique grecque...

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