Auteur : Pierre ADNÈS.
 
Tome 13 - Colonne 236
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : RÉCONCILIATION.
Début de l'article :
— Quoique parfois confondues, la réconciliation n'est pas la conciliation. Concilier (du latin conciliare : assembler) signifie mettre d'accord des personnes divisées d'opinion, d'intérêt ou en litige, que l'on amène à un arrangement, un accommodement. La conciliation est donc le règlement d'un différend, la solution d'un désaccord. Avec son préfixe répétitif, réconciliation dit davantage. Réconcilier (du latin reconciliare : remettre en état), c'est rétablir des liens d'amitié ou d'affection entre des personnes fâchées, brouillées, opposées jusqu'à la crise, le conflit. Il s'agit d'un changement de rapports et de relations, lié normalement à une modification psychologique de sentiments, dispositions, attitudes : la paix succède à l'inimitié, l'entente à l'hostilité, l'union à la rupture. Se réconcilier est se remettre bien ensemble, redevenir amis. « Reconciliatio autem nihil aliud est quam amicitiae reparatio » (saint Thomas, In 4 Sent., d. 15, q. 1, a. 5, sol 2). La réconciliation n'est pas non plus exactement le pardon (DS, t. 12, col. 208-22). Si on définit pardon le fait de regarder désormais comme non avenu un acte hostile ou contrariant, dont on décide de ne plus tenir rigueur à celui qui en fut responsable, l'idée de réconciliation implique de toute évidence celle d'un pardon au moins implicite. Mais on ne passe pas de plain-pied du pardon à la réconciliation, car ce n'est pas parce que je pardonne à autrui que je suis prêt pour autant à en faire un ami. La réconciliation comporte un aspect de rentrée en communication personnelle qui n'est pas nécessairement inhérente au pardon ; froid, distant, celui-ci n'en reste pas moins vrai. Je puis pardonner spontanément à qui ne me le demande pas, et lui de mon pardon n'aura peut-être pas cure. Mais pour se réconcilier il faut être deux. La réconciliation entre personnes est réciproque, que les torts et griefs aient été mutuels ou non. Cependant parmi les figures possibles de la réconciliation on en conçoit une qui n'est pas proprement bilatérale : lorsque la partie n'ayant donné aucun motif réel de désunion s'est toujours maintenue fidèle à son amour et à sa bienveillance envers l'autre partie, qu'elle...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 24 pages.