— Tout ce qu'on sait de Ricciardo da Cortona est que, le 22 octobre 1358, il fut envoyé par le supérieur général de l'Ordre, Grégoire de Rimini, au Studium de Sienne comme étudiant (Arch. gén. des Augustins, Dd 1, f. 77 ; éd. A. De Meijer, 1976, p. 368), que le 10 octobre 1359 il fut affecté au couvent du Saint Esprit à Florence, et qu'il obtint le grade de lecteur. Nous avons de lui un Giardinetto di divotione, petit manuel de vie chrétienne écrit pour des jeunes femmes mariées. Le copiste André de Cortonne écrit de l'auteur : « Son oeuvre témoigne qu'il était grand serviteur 562 de Dieu, plein de zèle pour le salut des âmes, et fervent consolateur encourageant à faire le bien » (éd. Perugi, p. 9 ; éd. que nous citons). L'ouvrage est gardé dans un Codex (ms ital. 1484, f. 1-72) de la Bibliothèque Ricciardiana de Florence : « Explicit viridarium devotionis editum a… Ricciardo de Cortona lectore ordinis fratrum heremitarum sancti Augustini anno Domini MCCCLXXVIII. Ad petitionem reverendissimi domini… Tessalonici de Florentia » (Perugi, p. 68). Plus loin on lit : « Moi, frère André de Cortone, j'ai transcrit ce Giardinecto et, avec permission de mon prélat je le donne… » (ici, deux lignes effacées, p. 68). — Édition par G.L. Passerini, Florence, 1912 ; édition critique avec notes par M. Perugi, Nuova edizione del Giardinetto di divotione, dans Studi di filologia italiana, n. 27, 1969, p. 7-136. L'ouvrage est un petit traité de vie spirituelle, en prose vulgaire agréable. L'auteur imagine qu'il construit un jardin de vertu, « sur le modèle des jardins des grands seigneurs » (p. 10), dans le coeur des jeunes lectrices, lequel « doit être un appartement pour votre doux époux, Jésus Christ » (p. 10). Tout d'abord, il faut creuser autour du jardin un fossé : c'est la crainte de Dieu (avec quatre « considérations » sur le péché, la mort, l'enfer et sur le jugement de Dieu). Le fossé creusé, il faut construire, autour du coeur, un mur : « la volonté bonne et résolue de ne plus jamais être esclave du péché » (p. 18). Le mur a cinq portes, les cinq sens du corps, dont les clefs doivent toujours être entre les mains du « divin Jardinier » (p. 19). A...

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