— Né en 1534 à Monsanto (Castello Branco, Portugal). Manuel Rodrigues avait déjà achevé ses études de philosophie 853 quand il entra, le 3 juillet 1555, dans la Compagnie de Jésus, à Coimbra. Dans cette ville il fit ses études de théologie et enseigna la philosophie au collège (1558-62). Doté d'un réel talent pour le gouvernement, il exerça les charges de recteur du collège de Porto, de l'université d'Évora et du collège de Coimbra (1572-74), de provincial (1574-80), d'assistant du Portugal à Rome (1581-94). Peu après son retour au Portugal, il mourut à Évora le 13 septembre 1596. Quand il fut nommé provincial, il reçut mission de mettre fin aux trop sévères mesures de gouvernement qui avaient occasionné de graves perturbations dans la Compagnie portugaise ; il rétablit une manière paternelle, douce et forte, de gouverner. Assistant à Rome, il intervint dans les débats sur diverses questions concernant l'institut de la Compagnie. Dès 1574, recteur du collège de Coimbra, il écrit au général É. Mercurian sur l'opportunité d'imprimer en espagnol les Constitutions de la Compagnie, « car il y aura une grande dévotion… de les lire dans la langue dans laquelle notre Père Ignace les composa, et ceux qui l'ont connu disent qu'il y a exprimé beaucoup de lui-même » (lettre aux Archives romaines de la Compagnie = ARSI, Lus. 66, p. 277). Provincial, il rédigea sous forme de lettre en portugais un traité De modo gubernandi subditos (ARSI, Inst. 211, f. 74v-84v) qui développe surtout les aspects spirituels du rôle du supérieur ; il cite fréquemment l'Écriture et les Pères. Les supérieurs ont l'obligation d'orienter les inférieurs vers la perfection et de leur en offrir les moyens ; ils doivent montrer sollicitude et bonté et non pas imposer de force. Étant assistant à Rome, il composa le traité De tendentia religiosi Societatis ad perfectionem (Rome, Bibl. Naz., Mss Gesuitici 1236/3565, int. 4), où il critique le De statu evangelicae perfectionis de son confrère Stefano Tucci † 1597, qui insistait sur les voies extraordinaires de la contemplation et de la pénitence. Rodrigues définit avec une vigoureuse clarté les caractères propres de la vocation jésuite. Son...

[...]