Auteur : Stanislas TYSZKIEWICZ.
 
Tome 6 - Colonne 363
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Titre de l'article : GIESEL (INNOCENT), théologien orthodoxe russe, † 1683.
Début de l'article :

— D'origine allemande et né dans le luthéranisme, Innocent Giesel fit, encore tout jeune, profession de foi orthodoxe, devint moine et plus tard (1656) archimandrite de la célèbre laure des Grottes de Kiev. Il fut un prédicateur fort goûté, et le métropolite Pierre Moghila l'estimait beaucoup.

On lui doit trois ouvrages, dont nous traduisons les titres : La vraie foi antique de l'Église d'Orient, traité dogmatique anti-catholique (inédit ? ; ms à Kiev, d'après M. Jugie, cité infra) ; une Synopse de la nation slave (Kiev, 1674), qui est un travail historique. Son principal ouvrage est La paix avec Dieu (Kiev, 1669-1671), qui est nettement dépendant de la théologie morale catholique ; on y rencontre par exemple des définitions scolastiques de la conscience, de la grâce, de la justification, du mérite ; de même, la théologie des sacrements en général et en particulier. Innocent Giesel est très « catholique » quand il distingue le pouvoir d'ordre du pouvoir de juridiction ou quand il parle du secret de la confession. L'ouvrage traite principalement du sacrement de pénitence, mais on y trouve nombre de pages sur la vie intérieure : l'action de grâces, le 364 silence en vue de la prière, l'obéissance. Comme les catholiques, Giesel professe l'indissolubilité du mariage, et cela en grande partie pour des raisons spirituelles. A travers ces pages, il apparaît assez proche de saint François de Sales ; on peut regretter que les notes spécifiques de l'authentique spiritualité orientale n'y résonnent que faiblement. Giesel est un théologien pravoslave de l'école de Kiev, fortement influencé par la théologie scolastique, mais très « orthodoxe » sur des points de doctrine comme le Filioque et la primauté du pape.

Dictionnaire encyclopédique de Efron-Brockhaus (en russe), t. 13, 1894, p. 219. — Martin Jugie, Theologia dogmatica christianorum orientalium, t. 1, Paris, 1926, p. 567. — S. Tyszkiewicz, Moralistes de Russie, Rome, 1951, p. 35-39.

Stanislas TYSZKIEWICZ.

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