— Selon Batterel, François Ruelle, originaire de Vire (Normandie), entra dans l'Oratoire de France à la maison de Paris le 21 novembre 1641 ; il avait 24 ans. Ordonné prêtre en mai 1644, il passa sa vie dans deux maisons : durant vingt ans dans celle de Montmorency, dont il fut supérieur, et au séminaire de Lyon pendant dix ans ; c'est là qu'il publia ses écrits et qu'il mourut le 20 décembre 1674. On le présente comme très préoccupé de la formation des prêtres et des séminaristes et fort soucieux de répandre la pratique de l'oraison. Ses deux principaux ouvrages en portent témoignage. Il publia d'abord, à l'occasion du jubilé de 1666 de l'église Saint-Jean-Baptiste de Lyon, La rencontre de S. Jean avec Jésus au Très-Saint-Sacrement… (Lyon, 1666, 168 p. in-16°) ; les 2e et 3e parties de l'opuscule expliquent ce qu'est un jubilé et comment en profiter. Puis Ruelle publia une Conduite facile pour la pratique de l'oraison (Lyon, 1670, 251 p.) et enfin des Méditations sur la Passion de Jésus-Christ… « en deux parties, la première sur la Passion sanglante, ou extérieure…, la seconde sur la passion non sanglante, ou intérieure » (3 vol., Lyon, 1674). La Conduite facile traite de l'estime qu'on doit avoir de l'oraison, puis des dispositions extérieures et intérieures 1107 qui sont nécessaires, des manières de prier (p. 145-49 : très décevant !) et de la manière d'être exaucé dans ses prières. La dernière partie donne des exemples de prière tirés de la Bible (Abraham, Moïse, l'épouse du Cantique, etc.) ; les derniers chapitres sont les plus directement spirituels : sur l'adoration de Jésus, l'oblation de soi-même et l'amour de Jésus. Les Méditations, après une préface développée qui expose tout le plan et l'intention de l'ouvrage, offrent des méditations divisées en plusieurs considérations suivies d'affections. Ici comme ailleurs le style de Ruelle est lourd, sans grâce ni finesse, parfois compliqué. Les autorités qu'il invoque sont surtout les Pères. Les ouvrages sont visiblement pédagogiques et destinés à des commençants. Le fait qu'ils n'ont pas été réédités semble...

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