Auteur : Maur STANDAERT.
 
Tome 6 - Colonne 377
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Titre de l'article : GILBERT DE STANFORD, moine, deuxième moitié du 12e siècle.
Début de l'article :
— Gilbert est l'auteur d'un Commentaire sur le Cantique des Cantiques, dont quelques fragments sont publiés, d'après un des cinq mss connus (Paris, bibl. nat., lat. 14512, f. 91-148). Il est certainement moine, le genre de son commentaire en fait foi (voir J. Leclercq, Le commentaire de Gilbert.., p. 205-209 ; Études.., p. 121-124). Est-il bénédictin ? plutôt cistercien. Il ne désire pas, en tout cas, enseigner, moins encore se faire valoir aux yeux des hommes. Il cherche seulement à expérimenter la douceur de l'amour divin, et à l'exprimer pour en jouir davantage : « ob internam mentis custodiam ut ad qualemcumque spiritualis dulcedinis gratiam tali valeam profectu pertingere » (éd. J. Leclercq, p. 226). L'Écriture se présente tout spontanément à lui pour chanter cet amour. Avant lui, bien d'autres ont commenté le Cantique, Gilbert le sait et en cite plusieurs : Jérôme, Augustin, Grégoire le Grand, Bède, la Glossa, Hugues de Saint-Victor, saint Bernard. Mais pourquoi cela l'empêcherait-il d'en faire autant ? l'Écriture est une source inépuisable de sens spirituels, elle est un pré où chacun peut cueillir des fleurs à souhait. Il sait aussi que le Cantique a un sens ecclésiologique (il l'appelle mystique) : « Sancta ecclesia Domino Iesu Christo in occulto est uxor, quia occulte atque in abscondito spirituali quodam secreto anima humana inhaeret Verbo Dei ut sint duo in carne una » (ibidem, p. 224, n. 104). Pour atteindre au baiser suprême, il faut au préalable, et toujours du reste dans la suite, pénitence, pureté, ferveur spirituelle, qui obtiennent de Dieu pardon, illumination de l'esprit, accroissement des vertus. En tous les dons de Dieu et du Christ, il s'agit bien moins de jouir de ces dons que de se nourrir de la présence du donateur. Finalement, nous sommes destinés à vivre en sa présence, mais ici-bas l'expérience spirituelle suprême est toujours furtive, fugitive, sorte d'éclair rapide, un peu, dit-il ailleurs, comme le poisson qui un moment prend l'air, puis retombe dans l'eau. Gilbert estime que l'action est inférieure à la contemplation (DS, t. 2, col. 1958), laquelle est l'ornement de la maison que les actifs doivent construire. Il admet aussi que le...

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