Auteur : Paul DUCLOS.
 
Tome 14 - Colonne 167
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Titre de l'article : SAINT-PARD (PIERRE-NICOLAS VANBLOTAQUE ; connu sous le nom d’abbé de Saint-Pard), ex-jésuite, 1734-1824.
Début de l'article :
— Né à Givet-Saint-Hilaire, alors diocèse de Liège (aujourd'hui Ardennes), le 9 (ou 8) février 1734, il est élève au collège des Jésuites à Dinant (Belgique), avant d'entrer au noviciat de Paris, le 13 novembre 1754. Après avoir professé dans divers collèges (notamment Vannes), lors de la suppression de la Compagnie de Jésus en France (1762), il se met sous la protection de l'archevêque de Paris, Ch. de Beaumont, qui lui conseille de prendre le pseudonyme de « Saint-Pard », qu'il conservera jusqu'à sa mort. Attaché à la paroisse de Saint-Germain-en-Laye, puis aumônier à la Visitation de la rue Saint-Antoine à Paris, il réussit à échapper aux décrets de proscription ; mais, sous le Directoire, ayant prêché en public à Poissy, il est emprisonné à deux reprises. En 1801, l'archevêque de Paris, Belloy, le nomme chanoine honoraire et, doyen du chapitre à 90 ans, il meurt le 1er décembre 1824. On cite surtout Saint-Pard comme « éditeur » de J.-B. Saint-Jure (1588-1647). Mais, si l'on confronte avec les originaux les deux ouvrages de Saint-Jure dont il dit s'inspirer, on est déconcerté par des adaptations aussi libres, même à une époque où l'on était bien moins soucieux qu'aujourd'hui de la propriété littéraire : Le livre des élus, ou Jésus crucifié, « revu et corrigé » par Saint-Pard (Paris, 1771), réduit de près de moitié le texte de Saint-Jure, en suivant un ordre tout 168 différent ; — De la connaissance et de l'amour de Jésus-Christ, « ouvrage tiré de J.-B. Saint-Jure » (Paris, 1773), offre à peine le dixième de l'in-folio de Saint-Jure et puise seulement dans le premier tiers et la finale. Dans ces deux ouvrages (réédités — pas toujours sous le nom de Saint-Pard — jusqu'en 1862), on cherche vainement à retrouver des phrases de Saint-Jure, d'autant plus que les chapitres, l'ordre des idées et les exemples sont totalement bouleversés. Tout en proposant une « adaptation » des « choses excellentes mais noyées et peu distinctes » de Saint-Jure (Avertissement, p. 3, De la connaissance…), Saint-Pard use lui-même d'un style oratoire diffus ou excessif : « Nos coeurs sont des pierres liquéfiées par la Charité… Dieu menace de sa haine et de sa vengeance éternelle tous...

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