Auteur : Pietro ZOVATTO.
 
Tome 14 - Colonne 284
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : SALVADORI (JULES), laïc, 1862-1928.
Début de l'article :
— Né à Monte S. Savino (Arezzo) en 1862, Giulio Salvadori reçut une éducation religieuse très marquée par sa mère dont la foi était rigide mais profonde. Il prit ses grades à Rome, eut des rapports étroits avec des écrivains, des poètes et des philosophes comme Giosue Carducci, Gabriele D'Annunzio, Giovanni Pascoli, Giovanni Gentile, Ruggero Bonghi et le barnabite Giovanni Semeria. Il enseigna aux lycées d'Ascoli Piceno et d'Albano, puis à Rome au gymnase et ensuite au lycée. Salvadori a une place importante dans l'histoire de la littérature italienne comme poète et critique. Collaborateur de la Cronaca Bizantina, à la Domenica letteraria, à la Domenica del Fracassa et à la Fanfulla della Domenica, il se laissa gagner par le journalisme littéraire à la manière d'Angelo Sommaruga, alors que ses intérêts le portaient surtout vers la littérature populaire (de l'umile Italia). Dans ce milieu culturel où brillait un Gabriele D'Annunzio paganisant et sans scrupules, Salvadori se situait presque à l'opposé, par la sobriété élégante du style, mais surtout par le sérieux moral et l'engagement civil, au point qu'il devint une exception dans ce milieu littéraire. Pourtant Salvadori partageait, non sans des réserves théoriques de peu de conséquence, l'idéologie de ces milieux culturels romains sous l'influence de D'Annunzio et de G. Carducci. Il en fut ainsi jusqu'à sa conversion à la foi catholique de son enfance. Il revint à la pratique religieuse après une crise sentimentale et grâce à un lent cheminement de sa raison. Son attitude vis-à-vis de l'art et de la science positive (il admirait beaucoup Darwin), qui étaient jusqu'alors sa seule « foi », changea. La foi chrétienne, une fois reconnue, devint sa seule direction de pensée et fit tendre au progrès spirituel. Un écho de cette conversion a été recueilli par N. Vian : « En somme, je suis redevenu catholique, mû non seulement par un sentiment d'inquiétude, mais aussi par un impérieux besoin de la raison : une analyse longue, minutieuse, terrible m'a conduit au fond de la vie, obligeant mon orgueil à reconnaître que les raisons ultimes de la vie elle-même, devant lesquelles la science doit se retirer, sont des mystères...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 7 pages.