Auteur : Jean DEPRUN.
 
Tome 14 - Colonne 365
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Titre de l'article : SAURIN (JACQUES, souvent orthographié : Jaques),
Début de l'article :
pasteur protestant du Refuge, 1677-1730. — Né à Nîmes le 6 janvier 1677, fils d'un avocat de la ville, le jeune Jacques Saurin participe avec sa famille à l'exode huguenot et atteint Genève dans l'automne de 1686. Étudiant à l'Académie protestante de Genève, il sert de 1694 à 1697 dans le régiment de volontaires formé en Savoie par le marquis de Ruvigny (devenu milord Galloway), puis reprend et achève ses études pastorales. Il quitte l'Académie en août 1700, passe en Hollande, puis à Londres où il sera pasteur de 1701 à 1705. A la fin de cette même année, sa réputation d'éloquence le fait appeler à La Haye. Il y sera pasteur, avec le titre de Ministre des nobles, jusqu'à sa mort, le 30 décembre 1730. Saurin est avant tout un prédicateur. Son verbe chaleureux le fait très tôt surnommer « le Bossuet du Refuge ». Au sermon analytique, glosant un texte verset après verset, il contribue à substituer le sermon synthétique, éclairant les divers aspects d'un texte unique. Ses Sermons sur divers textes de l'Écriture sainte furent imprimés en partie de son vivant (5 vol., La Haye, 1708-1725), en partie après sa mort, par les soins de son fils Philippe Saurin (2 vol., La Haye et Amsterdam, 1732). La meilleure réédition est celle de Lausanne, 12 vol., 1759-1761, dite « en gros caractères ». Saurin publia par ailleurs : des Discours historiques, critiques, théologiques et moraux sur les événements les plus mémorables du Vieux et du Nouveau Testament (2 vol., Amsterdam, 1720-1728), achevés après sa mort par les pasteurs Roques et C.S. de Beausobre et connus sous le nom de « Bible de Saurin » ; un Abrégé de la théologie et de la morale chrétienne en forme de catéchisme (Amsterdam, 1722) ; l'État du christianisme en France, ou Lettres adressées aux catholiques romains, aux protestants temporisateurs et aux déistes (La Haye, 1725). Le calvinisme de Saurin, qu'on n'étudiera pas ici en détail, est fortement teinté de malebranchisme. L'anthropologie des « traces », l'occasionalisme, le rôle dévolu à l'attention, la définition de la vertu comme « amour de l'ordre » attestent, entre autres thèmes, la profondeur de l'imprégnation subie. En matière de spiritualité, Saurin s'oppose, comme Malebranche, au...

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