Auteur : Alfons BUNGERT.
 
Tome 14 - Colonne 426
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Titre de l'article : SCHNEIDER (REINHOLD), 1903-1958.
Début de l'article :
— L'existence et l'oeuvre de Reinhold Schneider témoignent de ce que fut sa recherche spirituelle, longtemps tâtonnante, et aussi des drames et détresses de son temps. Dans la maison paternelle de Baden-Baden où Reinhold naquit le 13 mai 1903, descendaient avant la première guerre mondiale rois et empereurs : son père dirigeait l'hôtel Mesmer, hérité de sa mère. Son enfance s'écoula assez vide. L'assistance au service religieux de la nuit de Noël avec son père, de confession évangélique, lui laissa de lumineux souvenirs (Das Erbe in Feuer, 1946). De sa mère, catholique libérale, à peine lui vint-il quelque soutien. Sa jeunesse se déroula sans élan ni espoir. La guerre enleva ce qui aurait donné un contenu à l'existence. Reinhold serait volontiers devenu écrivain, mais, ne se croyant capable d'aucune vie intellectuelle, il essaya l'agriculture, renonça, se rendit chez son frère Willy, à Dresde en 1921. Il commença une formation commerciale et travailla comme correspondant et traducteur. Le 8 avril 1922, son père, qui avait vendu l'hôtel et à qui l'inflation avait fait perdre son argent, se suicida, ce qui plongea Reinhold dans une profonde dépression. Comme il le dit dans ses sonnets sur son père : « La tristesse m'avait été laissée en héritage. C'est ma ruine et c'est ma vie ». Lui aussi céda au goût de la mort. On le trouva perdant son sang, mais encore vivant. Anna Maria Baumgarten, née en 1881, prit sous sa protection cet homme presque brisé et, à partir de ce moment, partagea sa vie. Elle sut tempérer la passion qu'avait pour elle ce jeune homme, et tout en maintenant une nette distance, réclama de son protégé une vie strictement réglée et austère, adaptée en grande partie à sa nature. Des années de grande pauvreté, de famine, de tourments spirituels causèrent chez Reinhold, pour toute sa vie, une cruelle maladie. Après sa tentative de suicide lui vint une puissante faim intellectuelle qui le précipita vers la littérature mondiale. Le monde de l'esprit s'ouvrit à lui ; il rencontra l'Antiquité et le Christianisme. Schneider, en autodidacte, s'affronta ainsi à Schopenhauer, Nietzsche, Kant, Kierkegaard. La tragédie grecque, Shakespeare, Corneille l'attiraient. Ils l'accompagnaient aussi dans son retour à l'Église. Après avoir...

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