Auteur : Gundolf GIERATHS.
 
Tome 6 - Colonne 410
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Titre de l'article : GISELHER DE SLATHEIM, dominicain, 14e siècle.
Début de l'article :
— Né à Slatheim (près d'Erfurt), entré chez les frères prêcheurs, Giselher est un mystique du cercle d'Erfurt réuni autour de Maître Eckhart ; il fut lecteur à Cologne et à Erfurt ; on garde de lui des sermons, donnés entre 1323 et 1337 et conservés manuscrits dans plusieurs collections de sermons de divers auteurs unis par la même tendance spirituelle. L'une de ces collections porte le titre de Paradisus animae intelligentis. On ignore la date de sa mort. Giselher ne cesse de citer les prédicateurs contemporains qui ont déjà parlé devant le même public (cf W. Preger, cité infra, p. 94-95), et parmi eux Eckhart. Ceci nous donne une idée de la méthode alors en faveur : les prédicateurs se répondaient d'un sermon à l'autre ; des discussions sur les thèmes de la vie mystique et de la béatitude céleste s'instauraient ainsi dans ces sortes de dialogues, mais restaient cependant bien éloignées de la disputatio ou du débat public. Ces sermons sur les évangiles et les épîtres de l'année liturgique et sur la vie des saints sont parsemés d'allusions intéressantes aux moeurs et coutumes des pays étrangers que Giselher a visités. Il s'y élève contre le clergé mondain, par exemple ; dans la querelle opposant Jean XXII aux frères mineurs (DS, t. 5, col. 1167-1188, passim), il prend position en faveur des franciscains ; parlant de celle qui affronte Louis de Bavière au même pape, il expose les cas où une excommunication papale ne porte pas effet ; ainsi, selon lui, une communauté entière ne saurait être excommuniée, car il risque de se trouver parmi elle plus d'un membre qui ne le mérite pas. Plus important que ces contestations, qui voulaient amenuiser la crainte de ces excommunications collectives du moyen âge, Giselher montre où trouver a source de la consolation spirituelle dans ce genre d'épreuves : dans la passion du Christ ; elle a dans les coeurs chrétiens des racines si profondes que ni les anges, ni les hommes, ni les démons ne peuvent l'en arracher ; ni le pape, ni les évêques, ni les curés n'ont de pouvoir sur elle ; si l'accès aux sacrements et même aux églises est interdit, tous ont libre accès au souvenir de la passion du Christ, dont la présence continuelle dans le coeur constitue le chemin le plus...

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