Auteur : Théodore KOEHLER.
 
Tome 14 - Colonne 730
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Titre de l'article : SERVITUDE (SAINT ESCLAVAGE).
Début de l'article :
— Les termes « servitude », « esclavage » apparaissent de nos jours plutôt désuets pour exprimer nos relations avec Dieu, le Christ, Marie. Cette terminologie fut pourtant assez largement employée, aux 16e et 17e siècles surtout, pour qualifier ces relations. Quelles sont les origines de ce vocabulaire et quel sens lui donna-t-on ? Quelles sont les principales dévotions qui ont paru au cours de l'histoire spirituelle ? Voilà l'objet de cet article.
1. Origines du vocabulaire.
— Les termes « servitude », « esclavage » ont été choisis en référence symbolique à l'esclavage réel (DS, art. Esclave), comme déjà saint Paul le fait dans Rom. 6, 15-20. Dans la Bible, l'hébreu ‘ebed, le grec doulos, la traduction latine servus, désignent une relation de totale dépendance ; dans la vie sociale, il s'agit de l'esclave, avec la fréquente nuance d'esclave faisant partie de la famille ; dans le domaine de la foi, l'expression connote la relation du croyant à Dieu. Voir art. Service I, supra, col. 679-91. La référence au servage du moyen âge est, plus que celle à l'esclavage antique, utile pour comprendre l'utilisation de nos termes au 16e siècle. L'Église médiévale avait ses serfs, attachés aux terres d'un diocèse, d'une abbaye, d'un monastère. Il y avait des serfs volontaires : victimes de la pauvreté ou de quelque nécessité, ou désireux de faire leur salut de cette manière, des personnes libres se donnaient à un monastère et devenaient serves de l'Église. Ainsi s'expliquent l'acte de servage d'un Marinus (Pierre Damien, Op. 33, 4, PL 145, 566-67), d'un Gautier de Bierbeek († V. 1222 ; AS Janvier, t. 2, Anvers, 1643, p. 448), et l'oblation d'Odilon de Cluny, faite la corde au cou : « O piissima virgo et mater Salvatoris… ab hodierna die et deinceps me in tuo servitio habeto… tanquam proprium servum tuo mancipatui trado » (Vita II, 2, PL 142, 915d-916a). La terminologie « servus, servitio Mariae » s'est développée en Orient comme en Occident. Citons quelques...

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