— Nous traiterons ici de la gloire de Dieu qui, au sens biblique de l'expression, désigne l'être même de Dieu en tant qu'il se manifeste et se communique sans cesser d'être transcendant, et de la glorification de Dieu, qui est la confession et la louange, par la créature, de la gloire essentielle de Dieu. La gloire de Dieu peut être ainsi considérée comme 422 l'une des catégories fondamentales de la pensée biblique et patristique : le but de tout le dessein créateur et rédempteur de Dieu est de manifester et de communiquer sa gloire à ses créatures, dans son Fils ; en retour, les créatures lui « rendent gloire », c'est-à-dire proclament la grandeur de son être dans une admiration extasiée qui est en même temps la plus grande joie qu'elles puissent connaître. Quelques sondages dans la littérature théologique et spirituelle postérieure montreront, sous un revêtement conceptuel et une problématique parfois assez différents, la continuité substantielle jusqu'à notre époque d'une tradition dont la connaissance intéresse particulièrement la spiritualité. La plupart des réalités que recouvre le thème de la gloire de Dieu font l'objet de notices particulières dans le Dictionnaire ; on se reportera notamment aux articles DIVINISATION, ÉPIPHANIE, ESPRIT SAINT, GRACE, JÉSUS-CHRIST VISION BÉATIFIQUE. I. Dans l'Écriture. — II. Chez les Pères de l'Église, jusqu'à saint Bernard. — III. Au temps de la scolastique. — IV. Du 16e au 18e siècle. — V. Du 19e siècle à nos jours.

I. DANS L'ÉCRITURE

A. DANS L'ANCIEN TESTAMENT

1. LA NOTION BIBLIQUE DE GLOIRE.

— Dans les versions françaises de la Bible, le terme de gloire est la traduction la plus ordinaire du grec δόξα et de l'hébreu kâbôd. Dans le grec non biblique, le mot δóξα, dérivé de δοϰέω, signifie : ce que l'on pense, l'opinion. Il peut s'agir de l'opinion que l'on s'est...

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